Cette si longue lettre, cette œuvre immortelle de la littérature Sénégalaise, Africaine.

Article : Cette si longue lettre, cette œuvre immortelle de la littérature Sénégalaise, Africaine.
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11 mai 2014

Cette si longue lettre, cette œuvre immortelle de la littérature Sénégalaise, Africaine.

2534Il y a de ces oeuvres qui ont marqué la littérature Africaine à leur époque et qui sont toujours d’actualité dans la société sénégalaise et africaine en général.

Une « Si longue lettre » de Mariama Bâ fait parti de ces œuvres dans l’ère du temps.

Dans cette œuvre immortelle, Mariama Bâ nous livre un récit sur sa vie, ses souffrances, ses relations familiales… Dans cette lettre qu’elle adresse à sa meilleure amie, elle y évoque les phénomènes de société qu’elle vivait à son époque, à savoir la polygamie, les castes, la place de la femme dans un système hiérarchisé, …

La première fois que j’ai lu ce livre, je devais avoir à peu près 10 ans.  Ce livre est resté dans ma mémoire. A la même année, j’avais lu « La peste » d’Albert Camus. Je n’avais rien compris. Quelques années plus tard, j’ai relu « La peste » d’Albert Camus et je n’avais toujours rien compris. C’est pour vous dire à quel point l’œuvre de Mariama Bâ m’avait marqué, m’avait saisi.

J’ai adoré cette partie où elle évoquait l’envie qu’elles avaient avec sa meilleure amie de changer le monde, d’améliorer la place de la femme dans la société sénégalaise. Mon cœur faisait boom boom sur ces passages. Qu’est-ce que je les enviais! A ces instants précis de lecture, j’avais l’impression de vivre à l’intérieur de moi, leur envie, leur motivation et leur impatience de changer le monde.

J’ai adoré la partie où elle évoquait leur amour pour les études, leur détermination à avoir leur place au milieu des hommes que seules les études et leur compétence leur permettraient. Je pense que la lecture de ces passages a initié mon côté féministe, mon envie et ma décision d’aller là où ILS iront.

J’ai été triste et révoltée dans les passages sur :

  •  La polygamie (abandon par son mari de son côté et divorce du côté de sa meilleure amie)
  • Le phénomène de caste
  • Le comportement de la belle famille après la mort du mari

J’ai été admirative de son courage d’élever une famille nombreuse (composée en grande partie de filles) toute seule.

J’ai été admirative de la façon dont elle a tenu tête à sa famille (pour épouser l’homme qu’elle aimait) et à sa belle famille après le décès du mari (pour garder sa dignité et sa valeur).

Ce livre plonge le lecteur dans une atmosphère douce et amère dans laquelle, il est difficile de décrocher. En fait je ne voulais pas qu’il y ait une fin à cette lettre.

Ce qui est relaté dans ce livre, c’était sa vie dans une société sénégalaise des années 60. Ma première lecture du livre datait des années 90 et j’avais l’impression que cette société sénégalaise des années 90 était la même que celle des années 60. Rien à changer. La polygamie continuait de faire des malheureuses, les histoires de caste existaient toujours, la place de la femme était assez limitée.

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Aujourd’hui en 2014, les faits relatés avec clarté dans cette lettre sont toujours d’actualité, à l’exception peut-être de la position de la femme dans la société sénégalaise. De nos jours, on peut dire qu’elles s’expriment plus, sont plus ouvertes au monde et ne se limitent plus au cadre familial. Elles sont aujourd’hui dans une démarche d’action et de développement. Bien sûr, elles n’ont pas toutes cette image dorée que je décris ici. Mais je choisis de retenir celle là, celle que j’aie des femmes de mon entourage, des femmes de ma vie.

Aujourd’hui en 2014, je suis toujours triste et révoltée par :

  • Certains (j’ai bien écrit, certains) contextes de polygamie
  • Ce phénomène de caste qui est resté encré dans notre société, aujourd’hui plus qu’hier
  • Ces situations où les femmes sont abandonnées à elles mêmes et déshéritées à la mort de leur mari

Mais j’ose espérer et je prie pour que cette soi-disante génération « Y » que nous sommes puisse apporter cette rupture qu’on rêve tous afin d’améliorer notre société. Peut-être que si certains maux de cette société sénégalaise disparaissent, notre esprit sera plus libre, plus apte à se tourner vers le développement, et du Sénégal, et de l’Afrique. Qui sait?

Il faut le lire ce livre, le relire, le faire lire. Il est captivant, motivant mais aussi révoltant.

NAGTF

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Commentaires

Ndiaye malick
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Libérer notre esprit pour faire disparaitre les maux de notre société me semble plus probable et convenir pour nos sociétés que l'inverse

aminata2s
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Oui bonne remarque Malick. Mais en fait ce que j'ai voulu dire dans cette phrase, c'est que c'est la rupture que nous génération Y allons apporter qui fera que ces maux vont disparaitre. Et une fois disparus, peut-être que nous aurons l'esprit libre pour s'atteler au développement. Tu vois?