L’excellence sénégalaise à Polytechnique Paris

Article : L’excellence sénégalaise à Polytechnique Paris
Crédit:
25 juillet 2016

L’excellence sénégalaise à Polytechnique Paris

Tout est parti de ce post Facebook :

Quand j’ai vu le directeur de la SGEE (Service de Gestion des Etudiants sénégalais à l’Etranger) accompagné d’un des Sénégalais qui a réussi cette année le concours d’entrée de la prestigieuse école d’ingénieurs Polytechnique Paris, surnommée X, je me suis dit : « Ah c’est très bien ça! Mais d’ailleurs que deviennent ces Sénégalais à la sortie de cette école d’élite ? », sous-entendu : est-ce qu’ils rentrent servir le pays ?

Pour ceux qui ne connaissent pas, Polytechnique Paris – communément appelé X – est la meilleure école d’ingénieurs de France. Une école d’élite. L’enseignement y est excellent et les opportunités à sa sortie sont immenses et plus que garanties. Un rapide tour sur le net pour me renseigner sur ces Sénégalais formés à X ne me donne pas de résultats fructueux. Je n’obtiens pas mieux non plus avec une recherche plus globale sur les étudiants sénégalais formés dans les grandes écoles en Occident. Les quelques rares articles trouvés ne répondent pas à mes questions. Et là on râle. Quand est-ce que les médias du pays de l’émergence vont comprendre que la diaspora sénégalaise ne se limite pas aux vendeurs à la sauvette de la Tour Eiffel ? Ni aux “modou modou” de l’Espagne et de l’Italie, encore moins aux gérantes de salons de coiffure aux Etats-Unis. La diaspora sénégalaise compte aussi parmi elle toute cette jeunesse qui quitte le pays pour des études supérieures d’excellence à l’étranger. On ne fera pas assez de documentaires et reportages sur leur présence dans les grandes écoles et entreprises du monde ; sur leurs potentielles difficultés de trouver un logement universitaire ou tout simplement sur leur forte envie de retourner dans leurs pays d’origine. On oublie que cette jeunesse fait vivre des familles au Sénégal. Ces gamins, j’ai envie de les appeler ainsi, participent également et fortement à l’économie sénégalaise. J’ai donc commencé cette recherche des Sénégalais formés à X avec cette tristesse que les fils et filles du pays qui brillent à l‘étranger sont souvent oubliés par les leurs.

En plus de cette tristesse, vient se rajouter les résultats catastrophiques du BAC 2016. Que c’est dur pour les élèves non admis. Que c’est dur pour les parents. Que c’est dur pour le pays. C’est tellement dur qu’on en oublie ceux qui ont réussi avec brio ce baccalauréat. Sur 144 000 candidats, il y a eu 294 mentions Bien et 2616 mentions AB dixit un représentant du ministère de l’enseignement supérieur sur le plateau de Jakaarlo bi du vendredi 22 juillet.

De mauvais résultats justifieraient-ils un silence sur ces brillants, chanceux et méritants qui vont quitter le pays pour des études supérieures à l‘étranger ? Non, je ne le pense pas. Vous allez sûrement vous dire : « ouais on forme une élite pour l’Occident ». Ou encore parler de fuite de cerveaux. Vous allez certainement fustiger l’Etat. Soit. Mais au moment où vous lisez ce billet, en juillet 2016, est-ce que nous avons un système éducatif qui s’occupe et valorise ses meilleures ressources ? Est-ce que nous avons un enseignement supérieur de qualité qui pourrait les retenir dans le pays ? Est-ce que nous leur faisons les mêmes propositions d’opportunités que les écoles étrangères ? Si nous sommes objectifs et réalistes, la réponse est clairement NON. Alors on fait quoi en attendant d’avoir des universités et des écoles d’excellence ? On fait quoi en attendant des entreprises qui reconnaissent leurs valeurs ? On fait quoi en attendant qu’ils aient des laboratoires de recherche ? On fait quoi en attendant d’avoir des Xavier Niel et des écoles 42 ? On les laisse partir, se former dans les meilleurs universités et écoles du monde. On les laisse entrer en compétition avec le reste du monde et ensuite venir servir le pays. En attendant, nous devons les pousser, les porter haut et les galvaniser pour qu’ils motivent, inspirent et encouragent d’autres jeunes.

Ces brillants fils du pays sont dans les meilleurs universités du monde, les meilleures Prépa, les meilleures écoles d’ingénieurs et de commerce, et  dans les plus grandes villes du monde. Les derniers chiffres de Campus France sur les étudiants Sénégalais à l’Etranger en attestent.

Source campus France : prospect statistiques Sénégal (2013 -2014)
Source campus France : prospect statistiques Sénégal (2013 -2014)

Je suis donc allée à la recherche et à la rencontre des Sénégalaises et Sénégalais formés à X. J’ai choisi de faire un focus sur ces ambassadeurs du Sénégal chez l’élite étrangère, Française en l’occurrence, parce qu’ils avaient déjà des parcours exceptionnels au Sénégal. Parce qu’ils ont été choisis parmi les meilleurs des meilleurs pour intégrer Polytechnique Paris. Parce que c’est un minimum de savoir et de s’intéresser à ce que deviennent nos meilleurs élèves à l’étranger. Et enfin parce qu’ils considèrent que cette formation d’excellence est accessible à leurs frères et sœurs restés au Sénégal.

Sénégalais-a-polytechnique-leregardeminatag.mondoblog.org
Macky Sall en visite à l’école Polytechnique de Paris en décembre 2015

Mais qu’ils sont beaux dans leurs uniformes. J’ai été scotchée par ces visages juvéniles, ces sourires francs pour certains et timides pour d’autres avant de mettre une voix sur chaque visage.

Le premier sur la droite s’appelle Samba Lô. Il a fait toute sa scolarité, de la maternelle à la terminale aux cours Sainte Marie de Hann à Dakar. Il obtient en 2011 son Bac S1 avec une mention AB et s’envole pour Lyon, à l’université Claude Bernard où il effectue une licence en Mathématiques, dans une filière qui préparait aux concours d’entrée aux  grandes écoles. 3 ans après, il réussit aux concours de la majorité des écoles où il avait postulé mais hésitait entre l’école des Ponts et Chaussées et Polytechnique Paris. Convaincu par ses parents et des amis, il a fini par dire oui à l’X. Actuellement, il est en deuxième année de son cycle d’ingénieur. J’ai trouvé en Samba, un garçon passionné et passionnant. Il parle d’entrepreneuriat, de nouvelles technologies avec des exemples concrets de leur application au Sénégal, en Afrique en général, et a un discours très rodé sur les raisons pour lesquelles il faut rentrer aujourd’hui et maintenant sur le continent. Samba a une idée très claire de ce qu’il veut faire à la suite de l’X. Le retour à Dakar après ses études est une évidence pour lui.

A droite de Samba, vous avez Louis Diouf, étudiant également en 2ème année du cycle d’ingénieur à X. Élève à Notre Dame de Dakar, il a obtenu son BAC S1 avec une mention AB en 2011. Après une licence en Mathématiques à l’université Pierre et Marie Curie de Paris, il réussit aux concours d’entrée aux grandes écoles et finit par choisir X pour le haut niveau d’enseignement en Mathématiques qu’il allait y retrouver. S’il est sûr de sa spécialisation en mathématiques appliquées l’année prochaine, il attend les opportunités qui se présenteront à lui pour faire le choix d’une poursuite d’études (une thèse), se lancer dans l’entrepreneuriat, ou alors intégrer directement une entreprise. Pertinent dans ses réponses et analyses, timide mais très curieux, Louis rêve qu’il y ait de plus en plus de jeunes Sénégalais dans les filières scientifiques, des professeurs qui puissent faire de la recherche et qui publient régulièrement. Le retour au bercail est également une évidence pour lui, mais cela passera forcément par une acquisition préalable d’expériences.

A droite de l’homme qui ne veut plus me parler, vous avez Serigne Seye. Lauréat au concours général en maths-physique en 2011, il décroche son bac S1 avec une mention Bien et intègre ensuite une prépa en physique à Aix en Provence. Comme ses camarades Samba et Louis, Serigne a également passé tous les concours d’entrée aux grandes écoles et choisit X pour sa première place dans le classement des meilleures écoles d’ingénieurs en France et pour la forte présence du sport dans le cursus qu’ils proposent. En effet, pour ce passionné de sport et en l’occurrence de basket, ces 6h d’activités sportives par semaine, ces dizaines de disciplines sportives et ces championnats universitaires de haut niveau, en plus d’une formation scientifique de pointe, l’ont motivé à faire son choix sur cette école d’élite. J’ai été marquée par son humilité débordante, limite énervante. Fin, pertinent et assoiffé de savoir, Serigne débutera un master de recherche en électricité  l’année prochaine à Polytechnique Montréal. Tous ses projets sont tournés vers l’Afrique mais cela passera d’abord par une acquisition d’expériences via les différentes opportunités qui se présenteront à lui. L’expérience justement, il y tient tout comme son camarade Louis.

« Si nous avons plus de parents qui encouragent et accompagnent leurs filles comme on pourrait le constater ici avec les parents de nos camarades français, nous noterons une forte présence féminine dans les filières scientifiques. Et bien sûr, nous devons intensifier les campagnes de sensibilisation pour qu’il y ait plus de filles dans les séries scientifiques. » Ndeye Fatou Diop

Le meilleur pour la fin : à la droite de Serigne, vous avez Ndeye Fatou Diop. Mais qu’elle est belle! Ceux qui me lisent sauront que je suis sensible à ce teint noir brillant, ces dents de lait et ces cheveux crépus assumés. Bachelière S1 au Lycée Seydou Nourou Tall de Dakar, Ndeye Fatou faisait partie de cette génération qui a passé l’examen du baccalauréat en août 2012. Le concours général n’a pas eu lieu cette année et le Sénégal venait d’éviter de justesse une seconde année blanche après celle de 1988. Après une année tumultueuse, elle intègre sa prépa Henri-Poincaré de Nancy en retard, en fin Septembre. Deux ans plus tard, elle réussit les concours d’entrée à certaines grandes écoles et choisit naturellement Polytechnique Paris pour son excellence, son prestige et sa réputation. Etant l’une des rares filles Sénégalaises à intégrer X, elle en est plutôt triste qu’autre chose : “en plus, il n y a aucune raison qu’il y ait moins de filles à Polytechnique Aminata” me dit-elle avec une pointe d’amertume dans la voix. Ndeye Fatou pense fortement que les parents peuvent changer la donne sur ce point. “Si nous avons plus de parents qui encouragent et accompagnent leurs filles comme on pourrait le constater ici avec les parents de nos camarades français, nous noterons une forte présence féminine dans les filières scientifiques. Et bien sûr, nous devons intensifier les campagnes de sensibilisation pour qu’il y ait plus de filles dans les séries scientifiques”, argumente-t-elle, confiante. Pour la suite à l’X, elle s’aligne sur la même démarche que Serigne et Louis. Ndeye Fatou attend de voir les opportunités qui s’offrent à elle pour se lancer soit dans une thèse, soit dans l’entrepreneuriat au Sénégal soit tout simplement intégrer une grande firme. Positivité, réalisme et détermination animent cette jeune fille pleine de projets pour le Sénégal.

Fatou Bintou Diémé, Mouhamed Dramé, Abdou Coura Ndiaye et Papa Séga Wade ne sont pas sur cette photo mais sont également polytechniciens en première année. Ils seront rejoints l’année prochaine par les 5 Sénégalais qui ont réussi le concours d’entrée à l’X (indiqués dans le post Facebook en début d’article).

Une formation d’excellence dans un cadre exceptionnel

Au delà des raisons qui les ont poussé à choisir Polytechnique Paris, Samba, Louis, Serigne et Ndeye Fatou confirment la qualité de leur formation. X leur délivre une forte culture scientifique générale, une formation humaine et militaire et ce, dans un cadre et contexte stimulant la créativité et le leadership. Ils ont le choix de suivre un cycle master ou doctoral et sont très ouverts à l’international. De plus, tout au long de leur cycle d’ingénieurs polytechniciens, ils sont en contact régulier avec le monde de l’entreprise, à travers des rencontres avec des représentants d’entreprises, des visites et des stages en entreprise ainsi que des projets scientifiques. Tous les quatre sont actuellement en stage de découverte ou de fin d’études dans les entreprises du CAC 40 et maîtrisent parfaitement les enjeux de ces entreprises ainsi que les technologies qui résolvent leurs problématiques. J’ai été subjuguée d’entendre Samba et Ndeye Fatou me parler des nouvelles technologies du moment avec passion, à l’instar de data science et de blockchain. Non seulement ils en parlent avec fougue, mais ils ont une idée très précise des cas d’usages sur lesquels ces technologies peuvent s’appliquer en Afrique et particulièrement au Sénégal.

Un manque criard d’informations sur les études supérieures à l’étranger

Pour un pays qui envoie plus de 8000 étudiants chaque année à l’étranger, il y a encore une forte méconnaissance des filières qui leur sont accessibles en sciences comme dans les autres domaines (des associations d’étudiants y travaillent). Ma génération a connu les grandes écoles d’ingénieurs françaises et les moyens d’y accéder une fois sur place en première année d’études. En échangeant avec Louis, Serigne, Samba et Ndeye Fatou, je me suis rendue compte qu’il y a encore des efforts à faire au niveau de la communication. A l’exception de Ndeye Fatou qui connaissait Polytechnique Paris depuis toute petite par l’intermédiaire de son père qui a effectué ses études en France, les autres l’ont découvert sur le tas, via leurs professeurs, leurs camarades de promo ou l’administration de leur école. On retrouve également ce manque d’informations au niveau des parents. S’ils sont tous heureux et fiers d’avoir des enfants lauréats au concours général, ils ne réalisent pas trop quand ces derniers intègrent les filières d’excellence à l’étranger. Normal, ils ne les connaissent pas. Des parents et des élèves informés au mieux déboucheront sur l’intégration des filières d’excellence et un meilleur accompagnement de l’étudiant.

Une campagne de sensibilisation pour l’intégration des Sénégalais dans les grandes écoles

Si c’est possible pour nous, c’est possible pour ces autres brillants restés à Dakar et qui manquent d’informations sur les études supérieures ailleurs qu’au Sénégal

Depuis Mai 2015, Polytechnique Paris a ouvert un centre d’examen à Dakar, donnant ainsi la possibilité aux étudiants Sénégalais de passer le concours d’entrée à l’X dans leur pays d’origine. C’est le 15ème centre d’examen dans le monde mis en place par l’X et le premier en Afrique Subsaharienne. Une autre preuve de l’excellence sénégalaise dans les études supérieures à l’étranger. Dans le même sens en novembre 2015, Louis, Samba, Serigne et Ndeye Fatou ont eu l’idée de partir à Dakar pour informer leurs compatriotes sur les possibilités qu’ils peuvent avoir en intégrant Polytechnique Paris mais aussi les autres grandes écoles. Ils ont cette ferme conviction que si c’est possible pour eux, c’est possible pour ces autres esprits brillants restés à Dakar et qui manquent d’informations sur les études supérieures ailleurs qu’au Sénégal. Ils ont été soutenus par le gouvernement du Sénégal et par Polytechnique Paris qui les a justement accompagné tout au long de cette campagne. Ils retourneront à Dakar à l’automne prochain avec cette envie de mieux faire. L’année dernière, ils avaient réuni les 10 meilleures élèves des meilleurs lycées du Sénégal dans une petite salle aux maristes et rencontré les étudiants de l’UCAD et de L’UGBS. Cette fois-ci, ils espèrent avoir un amphi et accueillir le maximum de lycéens et d’étudiants. Ils attendent également une plus grande réactivité de l’administration des lycées et FAC.

Des ambassadeurs du Sénégal conscients de leurs rôles

C’est grâce à leurs efforts qu’ils ont pu accéder à cette formation de qualité, ce cadre propice aux études d’excellence et à l’entrepreneuriat. Mais ils n’oublient pas l’effort du Sénégal pour les mettre dans de bonnes conditions. C’est avec fierté qu’ils affirment être des ambassadeurs du Sénégal dans un corps d’élite à l’étranger. C’est avec fierté qu’ils vous rappellent cet engagement qu’ils ont signé avec le Sénégal consistant à rentrer servir le pays lorsque celui-ci en fera la demande. Ils sont fiers d’obtenir cette bourse d’excellence du gouvernement leur permettant de se concentrer exclusivement à leurs études. Et avec tout cela, c’est légitime de se demander : est-ce qu’ils rentrent au pays au final ? Les Sénégalais sortis de Polytechnique Paris sont partout à travers le monde. Ils sont à Londres, Paris, New York, Washington, Singapour mais aussi en Afrique au Sénégal et dans la sous région. Bien sûr qu’ils rentrent. Ils sont dirigeants de grandes entreprises, instances et branches à Dakar. Ils s’engagent dans la politique, exercent dans la fonction publique et dans les entreprises privées. Et justement, mon prochain billet sur les Sénégalais formés à Polytechnique Paris sera consacré à ces anciens de l’X : que sont-ils devenus?

Aminata THIOR

Partagez

Commentaires

Christian
Répondre

Hum... Comment faire pour avoir l'occasion de les rencontrer ?

Aminata THIOR
Répondre

Hello,

Je te mettrai en contact avec eux!

Ismaila
Répondre

Jaime bcp ce post.
Mais surtout! Que sont-ils devenus, je veux que tous ces sénégalais rentrent au PAYS.

Aminata THIOR
Répondre

Hello.

Ils le veulent aussi mais n'ont pas toujours les opportunités qu'ils cherchent (pour les jeunes). Pour les anciens, beaucoup sont aujourd'hui à Dakar ou dans la sous région.

ismaila

:-) les opportunités se cherchent et se trouvent...comme ceux qui ont étudier ici au Senegal :-).
Mais on a besoin d'eux...;juste leur presence et leur influence peut stimuler les prémices d'un changement reel.

Aminata THIOR

Ah la problématique du retour, un vaste sujet Ismaila. Je persiste : j'ai pas de chiffres (à chercher d'ailleurs)mais les Sénégalais formés dans les grandes écoles/universités du monde rentrent de plus en plus. Il y a un groupe sur facebook qui s'appelle Back To Galsen(B2G), et il y a beaucoup de témoignages dans ce sens (ils rentrent) :-).

ismaila

:-) bon a savoir, je vais chercher le grpe de FB. :-) Merci

Abdou
Répondre

Bonsour aminta
Jai un ami il est diplome de X. Si tu veux lui parler let me know.

Aminata THIOR
Répondre

Bonsoir Abdou,

Oui oui je veux bien lui parler. On se capte par mail? aminata2s@gmail.com

Merci beaucoup.

Ousmane Ndiaye
Répondre

Merci beaucoup aminata. Je suis en prépa en france . je lis cette article en 2019 et ça me motive plus

Ndeye Talla Dioum
Répondre

Ah ouais . Très intéressant ce billet Thior. Ça fait plaisir . Que Dieu nous appuie tous sur nos projets de retour et d'entreprise. Je ne savais pour le centre d'examen de l'X présent à Dakar.
En fait c'est quoi cette histoire de '' macky, l'homme qui ne veut plus te parler''?

Ndeye Talla Dioum
Répondre

Ah ok lol. J'ai compris. Je n'avais pas lu l'autre billet.

Aminata THIOR
Répondre

Amine Amine Talla!

MLC
Répondre

J'attends avec impatience le prochain billet sur les anciens des écoles d'excellence. Ca nous permettra vraiment d'en savoir plus. J'ai adoré lire celui-ci.

Aminata THIOR
Répondre

ça va arriver :-)

Mariane
Répondre

Merci pour ce post qui je l'espère va inspirer beaucoup d'autres jeunes.

Aminata THIOR
Répondre

Oui et c’est un des objectifs de ce billet

Dasylva
Répondre

J'aime mon pays !

Aminata THIOR
Répondre

Il y a de quoi l'aimer "parfois" :-)

HAROUNA
Répondre

Merci pour cet article......il ne faut pas arreter en chemin. Il y a enormement de choses a reveler au grand publique sur ces ecoles. Leur role dans la recherche, comme vivier des grandes entreprises du monde, leur reseau relationnel, leur impact sur l'avenir du business, les innovations, l'esprit d'entreprenariat, l'influence que leur reseau a sur la gestion des entreprises, le systeme anglo-saxon compare au systeme francophone, etc....

Je vous souhaite bcp de succes.

Aminata THIOR
Répondre

Hello Harouna,

Je suis en phase avec vous et je reviendrai sur certains sujets que vous avez cités.

Merci beaucoup pour votre commentaire :-).

ndiaye
Répondre

C'est tres intéressant comme article, bien documenté.je vous encourage à continuer ce travail sur cette ressource de notre élite en devenir.
personnellement, j'ai eu à réfléchir sur les bourses d'excellence offertes aux bacheliers titulaires de mentions et /ou lauréat au concours général.L'État met beaucoup de moyens pour mettre ces cracks dans de bonne conditions pour les études supérieures, mais et après?pourrait on dire, comme le montre votre article chacun est laissé à lui même pour la suite de sa carrière alors que l'ETat devrait mettre en place un cadre pour préparer le retour de ces cadres bien formé qui ont toutes leurs places dans la haute administration, dans les structures d'enseignement et de recherches, les entreprises etc...
dans la situation actuelle il faut être un vrai patriote comme ces jeunes pour penser à rentrer un jour, tellement qu'en occident on leur tend les bras pour intégrer les meilleurs structures.
je m'excuse d'avoir été un peu long pour une contribution

Aminata THIOR
Répondre

Hello,

Oui excellente remarque. Le patriotisme à lui seul ne suffit pas pour rentrer. Il y a des recherches à faire sur Pk l'état met autant d'effort sur l'attribution et l'augmentation des bourses d'études mais pas sur le "Que fait-on d'eux après leurs études/Comment peuvent-ils servir le Sénégal après leurs études, en compensation des bourses attribuées ?" ou "comment pouvons-nous les retenir au pays avec des écoles d'ingénieurs d'excellences ?" Autant de questions à éclaircir. J'y reviendrai peut-être dans un nouveau billet.

En tout cas merci pour votre commentaire.

cheikh beye
Répondre

ana anciens "X" yi (sénégalais bien sur)

Aminata THIOR
Répondre

Ils sont là Cheikh : https://leregardeminatag.mondoblog.org/2016/09/01/senegalais-formes-a-polytechnique-paris-devenus-1/

Gueye Souleymane
Répondre

Bonjour,

Belle marque de solidarité.
Cela dit, la plupart des personnes sorties de là sont considérées comme surdiplômés et
s'adaptent mal à l'étranger. D'ailleurs, le mauvais classement de ces écoles à l'international justifie
cette nouvelle politique d'ouverture. Il n'y a que chez nous, en Afrique, qu'on les considère comme l'élite
de l'élite.De plus, pas mal d'Africains sortis de ces écoles sont tellement arrogants qu'on ne peut pas les approcher.
Le défi serait plutôt qu'ils puissent se réunir, créer de Grandes Ecoles chez nous en Afrique reconnues à l'international et faire en sorte qu'on puisse se passer de venir en France pour continuer nos études et qu'on délivre des diplômes reconnus en Europe. C'est ce que font les Chinois, Indiens (Silicon Valley en Inde) et autres Singapour et c'est ce qui fait qu'ils sont respectés.
On est fiers de Sénégalais formés à Polytechnique mais où sont leurs vraies réalisations et leurs contributions à l'émergence de ce pays.
Désolé pour ceux qui n'apprécient pas mes commentaires. Je ne fais pas mieux d'ailleurs et je n'en suis pas fier.
Cordialement,
Gueye Souleymane

Aminata THIOR
Répondre

Hello Souleymane, merci pour votre commentaire.
Je n'ai pas la même lecture que vous sur vos points soulevés (et c'est tant mieux :-)). Qu'est-ce que vous entendez par s'adapter mal à l'étranger ? Sinon s'ils ne sont pas connus à l'étranger c'est parce-que l'école n'est "pas assez internationale" et ils le savent et ils sont en train de mettre les moyens pour ...

Les X sont considérés comme des surdiplomés ? M'ouais! Il faut dire que ce n'est pas un handicap pour eux car ils trouvent toujours du boulot et ce en France comme à l'étranger :-). Les points sur l'élite et l'arrogance de ces Africains sortis de ces écoles est un avis subjectif. J'ai un avis la-dessus et quelqu'un d'autre aura un avis dessus...

Pour leurs réalisations, je vous rappelle que c'est parce-que je me suis posée cette question que je me suis lancée à la recherche de ces Sénégalais formés à X ... Qui sont-ils? Que sont-ils devenus (sous entendu, que font-ils ou qu'ont-ils fait pour le pays? sachant qu'ils n'ont aucune obligation de faire quelque chose pour le pays). Mais bien sûr qu'ils investissent tous dans le pays avec les moyens qu'ils ont. Ils réalisent des projets au Sénégal, en Afrique comme d'ailleurs n'importe quel sénégalais de la Diaspora ... Après vous pourriez trouver leurs réalisations pas "assez grandioses" ou pas "assez visibles" mais ils participent pleinement au développement du pays. Pour votre information, certains d'entre eux se sont lancés dans la création de grandes écoles d'ingénieurs et ils y travaillent depuis plusieurs années (il faut croire qu'on ne créée pas une école d'excellence du jour au lendemain).

Ne vous excusez pas d'avoir donné votre opinion, aussi acerbe soit-elle :-). Au plaisir d'échanger avec vous sur d'autres billets :-)

Gueye Souleymane
Répondre

Bonjour Aminata,

Merci d'avoir pris le temps de répondre.
Mais je reste sur mes positions. Je vois qu'au Brésil ou en Chine, ils ont des écoles citées un peu
partout. Ils ne sont pas plus compétents que nous. Il faut chercher et savoir où se trouve le problème. Je parle de ça parce que je connais plusieurs personnes qui ont fait des grandes écoles à Paris et j'ai cotoyé certains à Dauphine où j'étais. Ce qu'il y a, c'est qu'il est dommage qu'on doive les chercher. Ils peuvent trouver facilement un emploi en France car c'est un réseau. Ce qui est important, c'est que toute cette élite puisse être visible et que vous n'ayez pas besoin de les chercher. Les Indiens sont rentrès chez eux et ont créé la Silicon Valley là-bas, même en France, ils passent mieux que nous alors qu'ils avaient la barrière de la langue. Il faut arrêter avec l'admiration démesurée. Ce ne sont rien d'autre que des études que certains ont eu la chance de faire et pas les autres. Le plus important reste la contribution à l'avancée de son pays, des mentalités....
Vous voyez que je reste sur des critiques plus ou moins acerbes mais je me m'excuse pas cette fois ci. Je l'ai fait tantôt parce que je connais l'orgueil de certains Sénégalais qui prennent toute critique même positive pour une attaque personnelle.

Gueye Souleymane
Répondre

Lire Même en France, ils passent mieux que nous.... (faute de frappe)

Aminata THIOR
Répondre

Hello Souleymane,

Mais cette élite est visible et disponible. La démarche d'aller les chercher consiste entre autres à suivre leurs parcours dès qu'ils sortent du pays et à leur proposer des postes après leurs études ou après quelques années d'expériences à l'étranger. Aller les chercher est aussi synonyme d'aller à la rencontre de ceux qui sont experts dans certains domaines pointus et qui sont éparpillés un peu partout dans le monde. A quoi sert un chasseur de tête à votre avis ? A aller chercher le meilleur profil parmi des milliers pour un poste. L'état du Sénégal peut et/ou doit jouer ce rôle d'aller chercher ses meilleurs éléments dans le monde pour les mettre sur des postes clés (rôle de chasseur de tête en quelque sorte). Il va bien à la recherche d'une main d'oeuvre étrangère non? Alors il peut bien faire la même démarche pour récupérer les siens. Ici on parle de Polytechnique Paris, mais il n'y a pas que l'X en France. Nombreux sont les sénégalais qui sont dans les grandes écoles et universités françaises qui terminent leurs études et rentrent travailler pour le pays. D'ailleurs je vous invite à faire un tour sur le groupe Facebook "BackToGalsen". Si les indiens sont rentrés chez eux et ont créé une Silicon Valley, c'est peut-être parce-que leur environnement le leur permet ou peut-être qu'ils ont commencé à s'y atteler bien avant nous mais cela ne veut en aucun ças dire que la diaspora sénégalaise ne travaille pas dans ce sens. Je vous l'ai dit dans mon précédent commentaire : ils y travaillent. Des écoles d'ingénieurs d'excellence sortiront de terre sous peu... Et enfin pour finir sur la contribution de cette élite (ou diaspora sénégalaise. Je me permets d'élargir la cible car il ne s'agit pas uniquement de Talla et Thierno) dans le développement du Sénégal, vous connaissez surement les chiffres sur les millions que cette diaspora fait rentrer dans le pays. Ah tiens, on a ici 2 jeunes hommes qui nourrissaient des familles entières restées au Sénégal dès leur 1ère année en France (en plus de construire des écoles et investir dans l'immobilier et les transports).Contribuer à son pays, commence par ça : nourrir des familles et réduire la misère. Et enfin pour répondre à votre remarque suivante : "Il faut arrêter avec l’admiration démesurée. Ce ne sont rien d’autre que des études que certains ont eu la chance de faire et pas les autres.", j'ai envie de vous dire que cela va au-delà des études. Il s'agit là de dire à tous ces jeunes sénégalais en perte de repères que tout est possible. Qu'ils peuvent atteindre les ambitions s'ils s'en donnent les moyens. Que c'est possible de rêver pour un avenir meilleur lorsqu'on vit dans la pauvreté. Qu'ils peuvent et doivent exploiter cette chance qu'ils ont d'étudier ... D'ailleurs je vous invite à lire les commentaires de certains élèves et étudiants sur ces parcours de sénégalais à l'x : ils sont justes boostés à fond et c'est l'essentiel. Il ne s'agit donc point d'admiration démesurée (même si je comprends un peu que vous ayez cette impression). Il y a une part de vérité dans ce que vous peignez Souleymane mais votre tableau est un peu trop sombre par rapport à la réalité et à vous lire, on a l'impression que ces gens là ne font rien. Il faudra peut-etre les écouter pour comprendre les frustrations qu'ils ressentent quand ils ont des blocages administratifs dans les projets qu'ils veulent mettre en place au pays.

Tant que cela reste sur un ton courtois et tant que cela élève le débat, je n'ai aucun souci avec les critiques acerbes. J'ai donc 0 souci avec vos critiques acerbes :-). A bientôt.

Souleymane

Bonjour Aminata,
Je vois que vous avez une motivation positive. Je vous encourage dans votre démarche. Je suis d'accord qu'il faut faire bouger les choses et les mentalités dans le privé comme dans les administrations.
Tenez moi au courant de vos avancées. J'ai aussi créé un groupe SENCOWORKING pour Sénégal et Travail collaboratif sur facebook pour réfléchir et savoir pourquoi les Sénégalais ont du mal à travailler ensemble pour aller de l'avant!
Cordialement,
Souleymane GUEYE

Aminata THIOR

Hello Souleymane,

Je regarderai votre groupe sur Facebook. Sinon, je voulais quand même vous préciser que mon objectif n'est pas de nier les tares que vous soulevez, mais peut-etre de vous rappeler certaines réalités qui ne sont pas aussi négatives qu'on pourrait le penser. Enfin bref, on se comprend :-).

A très bientôt sur d'autres billets.

Mariama
Répondre

Bonjour Souleymane, que ce soit les X, les économistes comme vous ou les autres formés dans les grandes écoles ou universités, le recensement dans une base de données incombe à l'état sénégalais qui doit savoir où sont ses ressortissants et que font-ils. Nous avons tous le désir de servir notre pays hélas, manque la connectivité des expertises. Personne n'a renoncé à sa nationalité d'origine donc le patriotisme est là. Que faire pour notre pays, tout, tout, tout, nous sommes prêts à nous investir et payer nos impôts au Sénégal mais sans prospectives, rien ne sera possible. Il est tant que nous essayons de mettre en place des club de réflexion dans les pays où nous vivons sur notre devenir pour contribuer à l'émergence de notre pays. La connaissance est la clé de voute du développement. Aminata a fait son job, poser le sujet pour que nous puissions réfléchir et organiser la riposte.

Souleymane Gueye

Bonjour Mariama,
Je suis bien d'accord avec vous.
Le problème que je souligne est le "travailler ensemble" dans l'entente et la cordialité mais sans mépris ni condescendance de quelque ordre que ce soit. J'ai d'ailleurs initié un groupe sur Facebook qui se nomme SENCOWORKING pour essayer de réfléchir à comment faire pour pouvoir se faire confiance et travailler ensemble entre Sénégalais idépendemment du diplôme. Vous pouvez y aller et inviter des amis que cela peut intéresser. Parce que je pense que nous avons des blocages dans ce domaine qu'il va falloir mettre sur la table et y trouver des solutions si notre but est d'avancer.
Cordialement,
Souleymane Gueye

babacar
Répondre

bonne continuations chére soeur nous en avons besoins ces genres d'informations car ça nous donne du courage dans nos études scientifiques je vous assure qu'aujourd'hui Allah seule sait comment je suis content je ne peux meme plus reste sur place.Je felicite tous les étudiants sénégalais a l'X qu'allah les viennent en aide.

Aminata THIOR
Répondre

C'est pour des personnes comme toi que je vais à la recherche de ce genre d'infos. Si tu en es si content jusqu'au point de ne plus tenir sur place alors moi je suis aux anges :-). Très bon courage dans tes études scientifiques et à très bientôt. Si jamais tu as besoin d'échanger avec eux, n'hésite pas à les contacter sur leur page Facebook, ils sont très sympas et à l'écoute des petits frères qui veulent avoir des infos sur les grandes écoles françaises (pas seulement sur l'X).

babacar
Répondre

OK je vois je serai très ravi de parler avec eux car ils en ont beaucoup d’expériences qui peuvent servir par des conseils et suggestions pour éluder certains problèmes et j'attends avec impatience votre prochain billet.et je le jure sur le saint coran je suis très heureux de t'avoir connu car ces infos sont très précieux pour moi.se serait intéressant aussi d'avoirs des infos sur les autres grandes écoles françaises merci a plus aminata

Souleymane
Répondre

Merci Aminata,
A très bientôt.

Souleymane

lkk
Répondre

Ne surtout pas essayer des les "convaincre" à rentrer imméiatement une fois diplomé, car ils ne serviraient pas à grand chose sans grande expériences.

Aminata THIOR
Répondre

C'est vrai et les concernés eux-mêmes ne veulent pas retourner au pays sans expérience. Pas d’inquiétude dans ce sens :-).

Arona Diallo
Répondre

C'est un article fascinant de très bonne qualité au plan de l'information. Mais n'oublions pas que les sénégalais ont commencé à intégrer l'X à partir de 1975. Que sont-ils devenus ? Aucune place ne leur a été réservée (jalousie. Politique politicienne etc.) .Quel cadre est tracé pour ces jeunes qui doivent occuper de hauts postes dans ce pays ? Quelle est la vision du sénégal pour ces jeunes capitaines d'industrie et d'établissements financiers ? L'exemple de la Côte d'Ivoire doit être médité.